« Le SDIS du Loiret c’est 32 600 interventions, près de 1 996 sapeurs-pompiers volontaires, 434 sapeurs-pompiers professionnels appuyés par 116 agents administratifs et techniques, indique le Colonel Jean-François ROCHE, directeur départemental des services d’incendie et de secours du Loiret qui a initié le projet de modernisation de l’alerte dès septembre 2007. Le département du Loiret recense 110 centres d’incendie et de secours pour secourir 674 913 Loirétains. Nos sapeurs-pompiers réalisent environ une intervention toutes les 15 minutes. Ils interviennent majoritairement pour du secours à personnes, mais également lors d’accidents de la voie publique, d’incendies, de risques technologiques et d’événements climatiques. Le renouvellement du système d’alerte de nos sapeurs-pompiers est un projet stratégique et dimensionnant qui engage notre SDIS pour les quinze années à venir.
« Nous souhaitions moderniser et harmoniser la réponse opérationnelle dans tout le département, précise le Lieutenant-colonel Rodolphe BIDAULT, chef du groupement Opérations et Directeur de projet Artémis. Le déploiement de ce nouvel outil permet une véritable gestion individuelle et en temps réel des personnels et des matériels. Ce choix passe par des changements techniques concernant notamment les équipements de transmission de l’alerte et de communication opérationnelle comme les sélectifs (qui bipent les sapeurs-pompiers), les postes radios des véhicules, et les postes radio portatifs des centres. Mais au-delà de ces souhaits internes, c’est à la victime que nous pensons : désormais elle bénéficiera des secours disponibles les plus proches.
Chaque sapeur-pompier pourra désormais indiquer, en temps réel, sa disponibilité en se connectant au système via Internet. « L’idée est de gérer cette disponibilité de manière individuelle et le plus finement possible », explique le Commandant Benoît COUTELAN, chef du Centre de Traitement de l’alerte (CTA) et du Centre Opérationnel Départemental d’Incendie et de Secours (CODIS), conscient des contraintes des sapeurs-pompiers volontaires, qui représentent environ 80 % de l’effectif. « Avec une précision de 15 minutes, le sapeur-pompier pourra déclarer à l’avance ses disponibilités puis les gérer en temps réel. De son côté, le chef de centre pourra visualiser à tout moment la disponibilité de ses personnels et les interventions en cours de son unité. »
L’équipement installé dans les véhicules de secours permettra la géolocalisation en direct des véhicules d’intervention. Ainsi, le centre de traitement de l’alerte (CTA) pourra éventuellement dérouter immédiatement un engin de retour d’intervention localisé tout près d’un sinistre. L’équipage de cet engin sera alors dévié de sa route pour retourner porter secours. « Dans certains cas et dans certains secteurs, cela permettra de gagner de précieuses minutes » complète le Lcl Rodolphe BIDAULT. Le nouveau logiciel communiquera avec les solutions informatiques déjà présentes au sein du SDIS (contenant notamment les informations liées à l’aptitude et aux formations détenues par les sapeurs-pompiers) mais également avec le système d’information géographique.
Envoyer les bons sapeurs-pompiers avec les bons engins au bon endroit pourrait résumer la mission générale du SDIS et paraître comme une évidence. Mais lorsqu’il faut gérer près de
2 500 hommes, détenteurs de différents types de formation et de permis de conduire… cela devient plus complexe. Désormais avec Artémis l’envoi des secours ne s’effectue plus en fonction de l’engin mais en fonction du personnel formé. De même, l’outil permettra de déclencher les bips des sapeurs-pompiers alors même que l’opérateur du CTA est encore en ligne avec l’appelant pour compléter la prise d’information. Ce gain de temps sur l'arrivée des secours peut être salvateur pour des personnes en difficulté.
Le travail préparatoire de déploiement et les tests effectués étaient longs et complexes. Au moment de la bascule vers Artémis, le service CTA-CODIS aura déménagé au sein du centre de secours principal d’Orléans Sud à Orléans La Source. Les opérateurs et les chefs de salle du service recevront les appels du 18 et du 112 (numéro européen) dans ces nouveaux locaux pendant 2 ans, le temps que les travaux d’agrandissement de la Direction départementale à Semoy soient achevés. En 2015, le CTA-CODIS devrait avoir regagné ses pénates.